Fév. 07 25

Version imprimable Ouest-France, Lettre ouverte de Roland Le Sauce maire adjoint d'Achères

Extrait article du 24/02/2007, édition Auray


Roland Le Sauce, originaire de Belz, adjoint au maire d'Achères (78), interpelle ses collègues élus du Morbihan. Dans une lettre ouverte, il leur fait part de son «inquiétude de voir le cordon dunaire de la presqu'île de Quiberon à Gâvres détruit par une extraction intensive de sable marin dans la baie d'Étel».

«Je partage, dit-il, pleinement la colère de nombre de personnes et d'associations citoyennes que suscite ce projet des entreprises multinationales Lafarge et Italcementi. A leur côté je serai le 25 mars sur la plage d'Erdeven ceint de mon écharpe tricolore d'élu municipal d'Achères. J'y serai car le citoyen natif de Belz que je suis ne peut accepter que les intérêts privés et économiques priment sur l'intérêt général. Oui, l'intérêt général commande de conserver ce patrimoine exceptionnel que nous ont légué nos aïeux. Notre devoir est de le préserver contre toute agression humaine à caractère irréversible pour le transmettre à notre tour à nos enfants et petits-enfants. Oui, l'élu que je suis crie qu'il y a urgence à se battre contre toutes les menaces qui hypothèquent le devenir des générations futures».

« Stratagèmes »

Il ajoute : «Je le dis d'autant plus haut et fort qu'à Achères nous payons cher aujourd'hui les erreurs du passé. Durant plus d'un siècle les terres de la commune ont subi l'épandage des eaux usées de la ville de Paris. Il n'avait pas manqué, à l'époque où fut prise cette décision, de bien-pensants pour démontrer le bien-fondé et l'intérêt économique d'une pareille opération. Aujourd'hui l'épandage est banni mais toutes les terres sont incultes car fortement polluées notamment par des métaux lourds. Un arrêté préfectoral interdit toutes cultures y compris potagères. Et comble de tout, la collectivité se doit de dépolluer les terrains pour les viabiliser. La construction d'un collège était jusqu'à peu suspendue à cette obligation, mais qui paie ? Le groupe Lafarge et Italcementi use de stratagèmes. L'État a déjà baissé les bras en concédant un permis exclusif de recherche qui, à échéance de deux ans, va se transformer en concession d'exploitation d'une durée de 50 ans. Ce troc moyennant une redevance d'occupation du Domaine maritime d'État, qui tombera à fonds perdu dans l'escarcelle de Bercy, sacrifie les populations des communes du littoral à jamais. Il convient d'en être convaincu. Oui, il y a tromperie. D'ores et déjà le groupe Lafarge, qui a chargé un bureau d'études favorable à l'extraction, renonce à ses engagements en demandant à d'autres, aux collectivités locales notamment sans les nommer, de financer une étude sur les incidences économiques et environnementales de cette extraction pour les communes du littoral.»

«Alors, estime-t-il, demander des contre-expertises payées par l'État comme certains d'entre vous le font participe de la stratégie du Groupe Lafarge et de l'État : gagner du temps. Chers collègues, ayez confiance en vos concitoyens, ils sont les plus à même de savoir où se trouve l'intérêt général. Les professionnels de la mer, les bénévoles qui oeuvrent dans nombre d'associations de sauvegarde du littoral atlantique sont les meilleurs experts à votre disposition. Ils vous disent que cette extraction conduira à une transformation conséquente de ce patrimoine côtier. Faut-il en douter ? Ils se battent à vos côtés pour préserver ce site déclaré d'intérêt communautaire et classé Natura 2000. Il serait lâche de casser une telle dynamique. Ils vous appellent à agir ensemble. Alors osez les rejoindre le 25 mars à Erdeven pour dire Non, un non ferme et définitif à ce projet. Croyez-moi, ils s'en souviendront le moment venu.»



Mots-clés : ,

 

Recherche dans tout le site 

Services visiteurs 



voir les Stats

Annuaire et Guide de Bretagne, www.webbreton.com
www.webbreton.com


autres